samedi 14 mai 2016
UN JOUEUR EMERITE / ROLANDO SILVESTRI BULLETO JUNIOR
Pendant ce temps,loin de là, l'éminent buteur de l'équipe ROLANDO SILVESTRI BULLETTO JUNIOR auteur des 32 buts en championnat était affalé, titubant au bastingage du paquebot CELIBRITY SILHOUETTE vomissait tout son alcool.
Dans le lointain, au sommet du "Chateau" une sono déversait par d'immenses hauts-parleurs ses kilowatts de musique new-wave.
La femme de ROLANDO SILVESTRI BULLETO JUNIOR sanglée dans sa robe blanche, haute-perchée sur ses talons lui tenait la main pour éviter qu'il ne tombe dans le vide.
Goguenard, Un officier de bord à l'immuable casquette observait cette scène tout en consignant sur son Huawei, dernier cri, des éléments à charge, scène qu'il postait immédiatement son compte Fadebook.
Pensiez-vous sérieusement, que ROLANDO SILVESTRI BULLETTO JUNIOR serait performant pour le match de samedi ?
lundi 9 mai 2016
LE SALON DE LADY WINDERMERE
Cette LADYWINDERMERE, chez qui se rendait GIANNI BELLOBAR était une femme brune qui ressemblait traits pour traits à AvaGardner.
Elle était brune de taille moyenne.
Ses cheveux écoupés mi-longs, le plus souvent frisés , elle avait de grands yeux en amande surlignés d'Eyeliner et sa bouche longue avaient des lèvres finement dessinées, avec ces yeux si singuliers, si grands ouverts sur le monde, le visage arborait alors je ne sais quoi de félin de marmoréen, comme une tete plus grosse, plus imposante que le reste du corps qui saillait sur un buste à la poitrine très affirmée.
LADYWINDERMERE vivait donc comme un sphynx au sommet de sa montagne.
Sa villa embrassait l'horizon.
Elle avait fait fortune dans la fracturation hydraulique, opération qui consiste à fragiliser en de très grandes profondeurs de vieilles roches schisteuses pas chichiteuses pour en extraire un gaz.
LADYWINDERMERE possédait pas moins de 210 puits disséminés dans le monde ainsi qu'une collection de tableaux aux couleurs clinquantes
Tout ces trésors formaient la grande fierté de LADYWINDERMERE qui aimait aussi le Football.
PLEIN PHARE DANS LES CLICHES
Dans l'extrême touffeur du mois de juillet, une brume bleue était rapidement descendue des hauteurs et en avait enveloppé de son manteau tous les contours de la ville.
Elle s'amoncelait désormais autour des phares de sa LAMBORGHINI HURICAN LP610 AVIO jaune qui dessinaient des droites parfaites sur cette route pourtant si sinueuse.
A l'intérieur de la LAMBORGHINI , GIANNI BELLOBAR tendit son gros poignet pour prendre sa cigarette électronique et la porter à ses lèvres.
A son bras, une énorme montre BREGUET scintillait dans la nuit noire.
Sur son autoradio BOSE, il écoutait la NUIT TRANSFIGUREE de Schoenberg et bien que cette musique lui était inconnue, il se laisse happer par les scherzos et les trilles douloureuses des violons qui accompagnaient sa course.
De toute façon, toutes les autres stations avaient été brouillées par les concurrents.
Il ne put s'empêcher de lancer un coup d'œil arrière dans son rétroviseur, lui dont l'esprit était occupé
par la composition de la nouvelle équipe pour le match de Samedi et par le transfert de BULLETO pour l'As ALPAGA pour 78 millions d'Euros.
Ce transfert avait sonné comme un parjure car deux mois auparavant, BULLETTO joueur éminent et émérite avait déclaré sur le site Internet du Club "qu'il allait prolonger pour deux saisons" son contrat au Spongiform.
Il arbora son sourire carnassier et ses dents blanches qui se détachaient sur sa peau tannée par le soleil.
Il admirait l'intérieur de la Lamborghini qui sentait bon le cuir, décoré de quelques lampes rouges qui ressemblaient des rubis sur de la peau sèche.
On aurait pensé à un certains moments que la LAMBORGHINI HURICAN LP610 AVIO fut absorbée par l'épais nuage de brume et bientôt dissoute mais il n'en fut rien.
Pourtant sur la gauche, dans son rétroviseur, il vit un 36 tonnes orange conduit par deux placides individus patibulaires qui klaxonnait de manière furieuse et frénétique.
Ils tentèrent de le doubler ou plutôt de le pousser contre les glissières de sécurité, comme ça se fait souvent dans les téléfilms américains sans imagination.
GIANNI BELLOBAR entraîneur porté aux coups de gueule de la mi-temps et à d'autres situations plus paroxystiques ne s'en laissa pas compter, sourit hardiment à ses adversaires de ses plus belles dents et appuya à fond sur l'accélérateur.
La LAMBORGHINI diminua considérablement de taille, glissa sous les essieux du camion, puis redevenue normale fila bientôt sur cette route très "virageuse" ou plutot parsemée de virages, posée sur la corniche qui dominait l'océan.
Dans son rétroviseur central, serein, et débonnaire, GIANNI admira son nouveau blouson de soie rose FRANK NAMANI qui faisait de lui un entraîneur très admiré, très convoité.
Sa belle montre BREGUET marquait les quatre heures du matin : deux heures donc qu'il avait roulé.
mercredi 20 avril 2016
lundi 4 avril 2016
lundi 22 février 2016
jeudi 28 janvier 2016
jeudi 14 janvier 2016
L'INTERIEUR D'UNE MERCEDES MAYBACH 600
Hier le témoin se souvenait avec exactitude que l'homme à l'imperméable avait surgi avec un 4X 4 Mercedes noir, aujourd'hui, c'était une Mercedes 600 Maybach, longue, très longue, immensément longue, pareille à celle qu'utilise les dictateurs et hommes d'états de tous pays.
la calandre renflée et grillagée comme un insecte.
le moteur tournait à vide dans une rue sinueuse.
Les vitres étaient tintées mais la vitre avant coté passager droit était baissée.
Le témoin se souvenait aussi d'avoir vu une jeune touriste anglaise aux très longues jambes nues dans un short bleu
glisser avec précaution et circonspection sa tete, telle une giraffe puis son buste à l'intérieur.
Le témoin s'imagina qu'elle avait respiré l'odeur de cuir.
Sur la banquette qui sentait le cuir neuf et le plastique, l'homme devait dormir d'un sommeil tranquille et paisible.
On ne devait pas l'entendre ronfler tandis que la rumeur de la radio instillait, distillait une paisible rumeur qui évoquait des ballades à travers les blés de l'Alentejo.
L'homme dormait les bras étendus comme un bébé et son sommeil, son visage aux traits détendus le faisait ressembler à une lune détachée de son orbite terrestre...
lundi 4 janvier 2016
mardi 10 novembre 2015
jeudi 4 juin 2015
vendredi 8 mai 2015
UNE TRAVERSEE
Ce jour là sur Aix, un violent orage avait brusquement assombri le ciel.
Tout était gris et la peau des passants, les contours de leurs silhouettes formaient des éclats métalliques qui se dispersaient dans l'air.
Tandis que les jours précédents, j'avais du subir la pire traversée de la Méditerranée depuis plus de vingt ans.
Dans le ferry qui m'avait mené de Livourne à la Corse, les gens assommés par l'odeur du gazole semblaient tous avoir rendu l'ame et ce n'est qu'à cause de mon pied marin que moi le vieux , 80 ans sonnés était parvenu à surmonter mon malaise.
J'étais ici désormais, de l'autre coté de la Rive. J'étais solidement assis sur fauteuil de moleskine encore brûlant et chaud, assis dans le trolleybus en direction d'Aix et j'étais aussi très secoué. Une sueur acre coulait sous mes aisselles...
Je n'avais jamais été aussi las, mais mon intuition m'aiguillait vers des rues que j'avais bien connues.
Sur le vitre du trolley, les passants disposés à contre-jour filaient devant moi, ombres noires, invisibles visages, masques.
j'entendait le glissement régulier du caoutchouc dur sur le métal et le bruit du caténaire qui embrassait un fil électrique.
Dans mes bus, je pouvais voir de dos, deux ou trois permissionnaires immobiles et raides comme des pantins, et un groupe d'enfants qui ne cessaient de sautiller sur leurs fauteuils.
Tout ce petit monde assis dans cette boite avaient l'air d'insecte dans un tube de verre.
Il faisait chaud tout au long du parcours et me revenaient en tête des images d'un bleu vif et tranchant comme une lame.
Après Marseille, le paysage était très monotone : forets, étangs verts; la plupart des villages traversés ressemblaient à des poteries, concassées et très ramassées sur elles-mêmes.
Il ne me fallut guère plus de trois quart d'heures pour arriver vers une zone avec un parking en construction.
Le bus me déposa devant les fumerolles d'un goudron tout droit sorti de la benne d'un camion.
Deux ouvriers aux visages noirs et fuligineux qui réparaient la route me regardaient d'un air perplexe.
Il y a dix ans, peut-être vingt ans, j'étais venu et j'avais traversé cette ville dont la configuration n'avait encore guère changé...
J'avais longtemps marché puis un taxi m'avait déposé devant le chantier en construction d'une immense cité qui ressemblait à un labyrinthe.
je m'étais engouffré dans une longue suite de murs perpendiculaires...
mardi 28 avril 2015
CEZANNE ET SON CABANON
Dans cette carrière à proximité d'un barrage, entre deux immenses parois de pierre s'élève un cabanon.
Ses proportions sont modestes en comparaison du paysage : pans d'énormes roches taillées qui l'encadrent et le cernent.
Ces masses qui le surplombent ressemblent à la fidèle photographie du dégorgement d'une roche volcanique.
Coulées ramassées en de gros mamelons.
Parfois alentours, ces mamelons se transforment en gouffres qui se creusent eux-aussi sous terre; alors ces gouffres se déploient et ressemblent alors à des membranes qui auraient emmagasiné toute l'eau de pluie. Ventres. Cavités. Béances. Lumière. Eau troubles, agitées et limoneuses...
Le jour, du lointain, d'un autre point de vue ou vu d'oiseau, c'est à peine si on distingue ce cabanon entre les pins et les carrières, carrières dont les tailles ouvragées ont formé de larges et beaux rectangles, triangles, diadèmes arrangés; figures, géométries qui se font et se défont, et semblent alternativement osciller, balancer au soleil.
Leurs contours disparaissent ou s'effacent sous la lumière.
Le cabanon lui, à l'air d'un vieux escargot racorni.
A bien le considérer, il parait ainsi avoir été parachuté dans ce nulle-part, au milieu de ce champs de pierre.
En effet, partout, alentours se dressent des milliers de pierre. Des tracés de pierre. Des carreaux de pierre. Ici, tout n'est que grille, rectitude, rayures et pierres rayées.
Tout n'est grille, rayures et entremêlement de trames et de rayures.
Parfois, au milieu d'un front de taille, vague trapèze se dresse dans l'air une improbable colonne de pierre.
Ce cabanon le disais-je frappe par la modestie de ses proportions : peut-être mesure t-il deux mètres de hauteur? peut-être mesure-il quinze mètres carré tout au plus?
Sur un de ses cotés, on y distingue le dessin d'une porte qui ressemble à s'y méprendre à la porte d'entrée de l'atelier des Lauves.
C'est la même porte, comme la décalque exacte de toute les portes de la Ville, traversée par le cours Mirabeau et l'Avenue Napoléon.
Elle ressemble à toutes les portes des demeures de cette grande ville, sauf qu'elle n'est pas affublée d'une tête de Lion.
Elle marque un seuil définitif comme toutes les portes de la grande ville comme les visages des passants qui dévisagent le peintre qui apparait à leurs yeux comme un traînard échappé d'un asile.
Ce cabanon a l'allure d'un pachyderme qui aurait définitivement posé ses pattes, plein de lassitude.
Pourtant c'est un abri qui se fond dans le paysage, qui se confond avec lui, qui s'oublie, qui se fait oublier comme le peintre.
On peut imaginer qu'il a toujours été là au milieu de cette carrière.
Sans doute faut-il imaginer à l'intérieur au delà des marches, aussi un coin repos, , un coin travail, un coin repas et ça et là traînant dans un coin une boite d'aquarelle et deux ou trois toiles enduites de blanc d'Espagne pliées en 4 ou brutalisées.
Pour le coin toilette, il y a le dehors...
Ce cabanon aux vieux airs tranquilles de mammifère ou de conifère abrite le peintre qui dort, somnole, rêvasse : la journée a été longue et quand de nouveau encore et encore le jour apparaîtra, quand les premières lumières illumineront la carrière et feront saillir ces formes, ces géométries sans cesse renouvelées. il devra être bien présent là pour restituer toute cette gamme harmonique des ocres, et la vigueur de contrastes...
Jaune. Bleus. Rouge. Marrons.
Devant cette porte, sur un plateau trône un bol taché de couleurs qui semble avoir été posé à l'intention de quelqu'un
Jamais, on ne verra le peintre, car cette heure le peintre dort ou pense,
Jamais vous ne verrez l'intérieur du cabanon.
Sans doute, le peintre caché à l'intérieur est -il couché, occupé à ruminer sa journée ?
Aujourd'hui, une seule fois vers les 7 heures, il a ouvert la porte, il s'est soudainement dressé, il a tendu son regard, il s'est levé sous cette douche de lumière, , et il est demeuré debout là de longues heures durant, totalement, insensible, impénétrable aux bruits alentours, engourdi par la chaleur montante...
Hier, il vous aurait fallu un certain temps pour apercevoir sa silhouette immobile sous la lumière.
Avant hier, du coté de Gardanne, vous l'auriez vu ronflant couché sur la paille d'une grange.
C'est un être qui ne se laisse pas approcher, ni encore moins accommoder
Il est toujours sensiblement vêtu du même manteau, du même gilet, du même veston gris ou marron.
Ses vêtements tachés et sont empreints d'une poussière qui sent la craie et la terre.
Ses mains aussi sont sales et ses ongles bien noirs.
Son regard noir vous toise, mais il n'est pas sans malice.
Pari, fou, avec un ami géologue, qui connait toutes les périodes et la fin des rois vivants au crétacé,
il voudrait comprendre la constitution de l'univers, il voudrait tout connaitre, connaitre tous les atomes de cet univers qu'il appréhende un peu mieux chaque jour.
L'autre lui raconte tout ça avec une tonne de gestes au Café
La semaine dernière à 15 kilomètres de là, sur la route sinueuse de T, il a vu lentement, très lentement, dévaler sans bruit un énorme pan de roche rougeâtre comme de la lave, qui a roulé, roulé, effleurant la masse ocre, rampant, rampant encore, puis coulant brusquement à pic dans le vide ou dans les broussailles...
Quel spectacle que cette montagne jamais immobile et sans cesse en mouvement !
Spectacle sans cesse renouvelé comme un ressort, comme une mécanique.
ressort de l'âme qui ramène chaque jour le peintre à son adolescence et à ses pins parasols
1858.Te souviens-tu du pin qui, sur le bord de l'Arc planté, avançait sa tête chevelue sur le gouffre qui s'étendait à ses pieds ? Ce pin qui protégeait nos corps par son feuillage de l'ardeur du soleil, ah puissent les dieux le préserver de l'atteinte funeste de la hache du bucheron !
Maxime sans cesse répétée. Baignades. Excursions. Souvenirs entêtants.
Soudainement, vers les six heures du soir, coup de feu ou feu follet, aux sourcils broussailleux, le peintre est ressorti; silhouette fuyante et il a sans cesse cherché quelque chose, quelque point d'accroche dans cet enchevêtrement de pierres et de pins sa lumière intérieure.
C'est le silence qui lui tend les bras.
C'est le vide de la création.
Cet espace à la fois, proche et lointain.
Inaccessible et tangible.
Cet espace dans lequel il se fraye un chemin du regard, c'est le retour impossible qui va trouver son chemin empesé, ferme et structuré sur la toile.
La lumière tombe lentement sur la carrière qui forme désormais un labyrinthe face à la montagne: autels dérisoires, tumulus dressés, creux, pleins et ses vides; échafaudage de lumière et de poussière, éclats de terre et de pins.
Eclats de vie dans le maquis.
Le peintre n'entend pas le bruit de l'eau, si son clapotis, ni son glouglou.
Son corps ne vibre plus, ne vibre plus qu'à l'unisson de la lumière et de sa lente dégradation, déclinaison.
Il regarde le ciel.
inlassablement,Le peintre pense à trois ou quatre silhouettes noires fuyantes devant la montagne qui domine la Vallée.
Tout à coup, lentement, mais surement, dans le jour déclinant apparaît donc cette masse calcaire qui n'est ni grise, ni blanche, mais bleu avec des reflets sanglants comme la vie.
jeudi 23 avril 2015
CEZANNE OU LES PIXELS.
la lumière comme une obsession.
La lumière comme une obsession récurrente et cette meme obsession de la traduction d'un phénomène, je l'ai retrouvé chez Cézanne.
M'est alors revenu en tête cette image d'un ou deux tableaux de Cézanne : était-ce LE PONT DE MAINCY ( 1873?) ou un autre représentant un paysage de carrière avec des pins, que j'avais du voir au musée d'Orsay.
Je me souviens vaguement d'une trame, de touches tramées, des flux, influx, reflux d'une main qui peignait et qui représentait une masse chaotique et informe de verts, la disciplinant.
Ça ressemblait à la conjonction de plusieurs sensations : proche et lointaines, et puis une forme de sensation temporelle : entre contraction et dilatation d'un temps, entre captation d'un temps passé et révolu et immédiateté photographique.
Je m'interrogeais beaucoup sur cette technique énigmatique et qui m'avait laissé songeur.
J'ai souvenir d'une grosse maçonnerie comme un assemblage de tesselles dans une mosaique, mais quelque chose de translucide et de très épais.
Et puis en cherchant, j'ai retrouvé cette description de Vollard, son premier marchand qui parlait de sa technique : " Cézanne se servait pour peindre de pinceaux très souples, rappelant la martre et le putois, qu'il lavait après chaque touche dans une pincelier rempli d'essence de térébenthine. Quel que fut le nombre de ses pinceaux, ils les salissait tous pendant la séance".
Ne peignant pas en pleine patte, mais mettant les unes sur les autres des couches de couleurs aussi minces que des couches d'aquarelle, la couleur séchait instantanément : il n' y avait pas à craindre de travail intérieur dans la pâte, qui produit les craquelures quand le dessus et le dessous ne sèchent pas en même temps.
En fin de compte, toutes ces touches traduisant, l'ineffable, le proche et le lointain, le raccourci me rappellent aujourd'hui la définition d'une image en vidéo comme lorsqu' on pénètre au cœur d'un ordinateur et j'aime assez cette idée...
mercredi 25 mars 2015
mardi 24 mars 2015
JE LIKE, JE CLIQUE, DONC JE SUIS
STATUT DE L'IMAGE A L'ERE DE l'HYPERCONNECTIVITE.
Les réseaux sociaux et l'usage généralisé des différents appareils connectés, (tablettes, téléphones portables) instaurent un nouveau rapport avec l'Image.
Définitivement, l’image "postée" sur les réseaux sociaux a quasiment perdu toute sa
sa densité artistique, et tout son «aura» au profit d'une image «jetable»; engouement bref, extrêmement volatile.
Pour un utilisateur c'est comme s'il fallait toujours combler un vide ou un manque.
La quantité, le flux incessant, nourri, primant sur la bonne image ou sur sa qualité.
En fin de compte, l'image, le concept d'image artistique auraient-ils aussi perdu toute leur puissance iconique, au profit d'une valeur d'usage qui ne dépasse aujourd'hui guère plus de 4 heures de vie ?
Quelle est sa spécificité d'une image publiée sur un réseau social.
L'image 2.00 inclut principalement la notion de partage et de mutualisation généralisée.
Cette démarche n'a rien d'altruiste, elle vise à s'ancrer dans un réseau social.
PARTAGER
Le réseau social est tapissé à la fois d'images interchangeables, "filtrées" ou non, (jaune, bleu, vert acidulée, et subliminales) et par les images d'un quotidien vécu, filmé ou photographié avec un téléphone que les gens se transmettent pour se remémorer des instants, ou qui font parfois office de dialogue entre des communautés d'esprit.
Ces échanges d'images sont renforcés, étayés par des commentaires, et des commentaires sur les commentaires.
L'émotion prime sur la réflexion ou la distance.
Ce réseau, cet échange permanent et incessant existent toujours au présent et dans une immédiateté concrète.
Etrangement, ces images, au même titre qu'un email, sous-tendent aussi toujours une action, un comportement, une projection dans un présent instantané.
On remarque aussi que comme une publicité suggestive, telle image publiée sur Instagramm ou Pinterest affleure à la fibre "affective" de chacun ou d'un public articulé en réseau d'opinions et fait appel aux désirs inconscients, et à l'inconscient de son public ou du regardeur.
Elle instaure à la fois un lien technique et un dialogue.
Ce n'est pas pour rien qu'elle est utilisée à des fins commerciales, souvent dans une dynamique de marketing dit "viral", où l'irrationnel prime.
Cette image n'est pas, n'est plus une incarnation, elle est juste un rouage, un élément participatif d’une dynamique de réseaux ou de promotion de soi qui s'actionne de manière incessante.
Le crédo des utilisateurs de ces réseaux sociaux pourrait donc être : JE LIKE, JE PARTAGE, DONC JE SUIS.
jeudi 26 février 2015
J'ai regardé par un beau matin de février dans une nuit sombre et noire, un programme d'Euronews.
Cette chaîne de télévision pas comme les autres qui anticipe une Europe unifiée, comme a du la concevoir
Non pas Claude mais Jean Monnet.
- J'imagine assez bien la scène, ou Jean Monnet le luxembourgeois trempant sa tartine dans son café a pensé l'Europe et son unification sur des principes commerciaux et pour prévenir les risques d'une nouvelle guerre.
Euronews, son nom l'indique bien, est en l'exacte préfiguration, et ce n'est pas un hasard, si en 2005 Euronews a reçu 5 millions d'Euros de subvention de la part de l'Europe, soit 25 millions d'euros pour diffuser le "message européen".
Lancée en 1993, et basée à Lyon, cette chaine entend représenter la première chaine multilingue du monde diffusée en 14 languesa, au meme titre que CNN,France 24 etc...
Elle est connue pour sa séquence "No Comment" qui entend représenter ces choix éditoriaux.
Pourtant si l'on comprend et saisit aisément ses parti-pris, on est frappé par les angles d'attaque des choix éditoriaux qui prêtent à sourire...
On y énonce à chaque instant, un choix neutre qui n'est pas neutre.
On a l'impression d'une transfiguration du réel au profit d'une Représentation animée par des codes binaires et littéraux.
Cadres d'entreprise costumés, parlementaires européens se serrant la main, pluie de dollars et d'Euros, Gros Chiffres et grosses Statistiques de la croissance ou décroissance; litanies d'une guerre en Ukraine y sont présentés bords à bords. Derricks et Oléoduc en feu, Carte des territoires.
Quand on regarde Euronews, on y distingue tout sauf la réalité.
Car il est vrai que si souvent, sur Euronews, on y voit les gens sourire et se serrer la main derrière des puits de pétrole ou des mercédès bien noires avec chauffeurs, derrière des rideaux de dollars et d'euros et que personne n'y croit plus à ce monde habité par des vieux discours monocordes et sans saveur, meme les coiffeurs qui lui tournent le dos.
lundi 16 février 2015
THE DOME
Ô temps ! Suspends ton vol,
et vous, Starlettes d’un jour !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous enfin savourer sur ECRAN GEANT
, les plus belles heures d’un bon DISCOURS
mardi 4 novembre 2014
MIRACLES OF YOUR OWN PERCEPTION
Fragmentée, anti linéaire ou linéaire, discontinue ou continue.
L'œuvre de J.G Ballard (1932-2009) parait anticiper le désordre et le chaos du Monde contemporain, mais ne se situe jamais exactement où on croit la trouver.
C’est aussi ce qui la rend très stimulante.
Cette perception inquiète,qui désoriente souvent le spectateur semble avoir été préemptée par deux expériences terribles : le vécu d'un internement comme enfant dans un camp de prisonnier de guerre japonais à Shanghai de 1943 à Aout 1945, et la mort soudaine de sa femme, en 1964, en Espagne au cœur d'un été.
Dans Miracles of Life, paru en 2008, j’ai aussi noté une remarque qui montre toute la splendeur de son écriture travaillée par des fulgurances de ce type:
« A Shanghai, les souvenirs m'attendaient à chaque coin de rue, tels de vieux amis à l’aéroport (...) Le Bund était intact
Curieusement, les tours télés qui diffusaient les nouvelles aux bénéfices des habitants de Shanghai semblaient un peu vieillottes, voir traditionnelles, car on voyait les mêmes partout, de Toronto à Tokyo, en passant par Seattle. Alors que les banlieues Art Déco poussiéreuses et fanées étaient d'une nouveauté vivifiante. »
Dans mon voyage et mon « pèlerinage » vers Shepperton qu’il n’a jamais quitté pendant presque 50 ans,, je crois que j’ai eu envie de confronter cet imaginaire avec le réel d’une topographie et la physiqualité de ses sons et de leur texture.
J’ai arpenté avec Delphine et Antoine les détours de la M25 et écouté les bruits de l’aéroport d’Heathrow et le bruit doux du ruisseau qui a un nom couleur de cendre : l’Ash.
Qu’ai-je retenu de cette quête ?
Que rien n’existait tout à fait de ce qui avait été décrit dans Crash ou dans la Foire aux Atrocités.
Tout avait été considérablement amplifié, transformé.
En somme, le miracle du travail littéraire qui ne fait que traduire une perception très très subjective d’une réalité.
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