jeudi 23 avril 2015

CEZANNE OU LES PIXELS.

la lumière comme une obsession. La lumière comme une obsession récurrente et cette meme obsession de la traduction d'un phénomène, je l'ai retrouvé chez Cézanne. M'est alors revenu en tête cette image d'un ou deux tableaux de Cézanne : était-ce LE PONT DE MAINCY ( 1873?) ou un autre représentant un paysage de carrière avec des pins, que j'avais du voir au musée d'Orsay. Je me souviens vaguement d'une trame, de touches tramées, des flux, influx, reflux d'une main qui peignait et qui représentait une masse chaotique et informe de verts, la disciplinant. Ça ressemblait à la conjonction de plusieurs sensations : proche et lointaines, et puis une forme de sensation temporelle : entre contraction et dilatation d'un temps, entre captation d'un temps passé et révolu et immédiateté photographique. Je m'interrogeais beaucoup sur cette technique énigmatique et qui m'avait laissé songeur. J'ai souvenir d'une grosse maçonnerie comme un assemblage de tesselles dans une mosaique, mais quelque chose de translucide et de très épais. Et puis en cherchant, j'ai retrouvé cette description de Vollard, son premier marchand qui parlait de sa technique : " Cézanne se servait pour peindre de pinceaux très souples, rappelant la martre et le putois, qu'il lavait après chaque touche dans une pincelier rempli d'essence de térébenthine. Quel que fut le nombre de ses pinceaux, ils les salissait tous pendant la séance". Ne peignant pas en pleine patte, mais mettant les unes sur les autres des couches de couleurs aussi minces que des couches d'aquarelle, la couleur séchait instantanément : il n' y avait pas à craindre de travail intérieur dans la pâte, qui produit les craquelures quand le dessus et le dessous ne sèchent pas en même temps. En fin de compte, toutes ces touches traduisant, l'ineffable, le proche et le lointain, le raccourci me rappellent aujourd'hui la définition d'une image en vidéo comme lorsqu' on pénètre au cœur d'un ordinateur et j'aime assez cette idée...

Aucun commentaire: