vendredi 29 septembre 2017

2000, LE PILOTE

Le pilote se réveilla, ouvrit les yeux. Sa chambre d'hôtel ressemblait à une chambre d'hôtel comme les autres. Un galon rose courait sur un aplat beige. Cette couleur et ce rose un peu pale permettait l'intimité et toutes les projections N'importe quel client pouvait son univers personnel. Il était encore plongé dans ses rêves. Il se situait encore hors du temps entre le jour et la nuit. Il était serein et souleva le rideau pour découvrir depuis son point de vue, ce coin d'avenue qui lui était si familier puisqu'il effectuait deux fois par semaine en Concorde la liaison Paris-New York. Il resta immobile, et contempla sa serviette marron posée sur le bord d'une espèce de bureau. Il ouvrit un peu plus les yeux et découvrit l'heure sur un radio-réveil qui clignotait. Il s'assit et regarda la lumière qui se glissait sous ces rideaux. Ça allait être une belle journée. Il entendit la rumeur sourde de la ville, masse sonore confuse dans laquelle perçaient par alternance les klaxons des taxis. Il avait déjà déterminé dès la veille sur un paper-board tout son plan de vol destiné à économiser les distances et le carburant, et à assurer le maximum de sécurité aux passagers. Il disposait de deux longues check-list : l'une était titrée : "SECOURS", l'autre "URGENCE". Il avait même prévu des points de chute au milieu de l'océan : il y avait deux aéroports : celui des Acores et celui de Madère. Dans ce métier, il fallait tout prévoir, même l'imprévisible.

Aucun commentaire: