mardi 1 août 2017

1977, LE CIEL BLEU DE l'ENFANCE. NEAR ZERO GROWTH

Le paysage de mon enfance, ce n'était pas exactement la ville mais c'était les pistes d'aéroport. Des zones périphériques situées entre deux ou tronçons d'autoroute et des champs d'herbe rase à moitié pelés qui semblaient pousser entre deux ou trois étendues de goudron et les taxiways. Visitant Roissy, Je les sentais, je les devinais, je les imaginais immenses, signalées illuminées et clignotantes, prêtes à se déployer devant moi,parées pour le mariage inconnu de la terre et du ciel. A mes yeux, elles paraissaient gigantesques, hors d'atteinte physique,non juste captives de mon regard derrière les grillages qui s'étendaient sur des kilomètres... Bien sur, aujourd'hui encore Le bruit sourd du roulage puis du décollage du Concorde font partie des images sonores les plus significatives. Enfant, cette boucle sonore m'enthousiasmait infiniment. Comme une musique entêtante,lancinante, elle était porteuse de rêves et d'imaginaire. Chuintement, grondement sourd, devenu soudainement plus régulier, puis le roulis des pneus jusqu'au décollage. Derrière mes paupières closes, j'imaginais tout un monde... J'étais là, juste présent et absent au monde, je flottais à 16000 ou 18000 mètres, au milieu des nuages bien au dessus de la plaque émaillée de l'Océan Atlantique, j'entendais le bruit régulier des 4 moteurs RollsRoyce Snecma Olympus qui absorbaient des quantités astronomiques de carburant. J'imaginais les gestes des pilotes et du mécanicien, le travail du pilote automatique. A l'extérieur clignotaient aussi les trois phares rouges anti-collisions qui étaient exactement situés entre l'aile et le fuselage, puis un autre à l'arrière. D'ailleurs, face à mes insistances, mon père m'avait construit une maquette de papier-avec ce fameux nez incliné, ces ailes delta- que je manipulais avec souplesse, décrivant des courbes, des arabesques restituant toujours avec ma bouche avec la plus grande exactitude le bruit significatif du vol supersonique ...

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